Fiche 3 - Plateaux traversants
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Descriptif
Ils sont à conseiller aux intersections où la densité piétonne est forte.
Les multiples façons de l’aménager font qu’ils s’intègrent parfaitement dans le paysage urbain et facilitent la traversée des piétons et des personnes à mobilité réduite.
Ce genre de surélévation se présente sous quatre types de configuration :
• en section courante,
• en carrefour,
• sur les branches d’un carrefour giratoire (entrée ou sortie),
• en prolongement de trottoir.
Le plateau traversant est non réglementé et non normé.
Domaine d’utilisation
Leur implantation est limitée aux agglomérations telles que définies à l’article R 110-2 du code de la route, aux voiries internes des aires de service ou de repos routières ou autoroutières ainsi qu’aux voies de lotissement hors agglomération et aux aires de stationnement.
Son principal intérêt :
• il peut être implanté sur des voies où l’implantation des ralentisseurs de type dos d’âne ou trapézoïdal est interdite par le décret n°94-447 du 27 mai 1994,
• il est confortable pour la traversée des piétons,
• il a une contrainte variable, en fonction de la pente de la rampe, applicable sur tous les types d’usagers,
• au-delà de la section courante, sur des lieux de conflit de mouvements entre usagers (ex : traversée piétonne en carrefour).
Ses qualités particulières :
• contrairement aux autres surélévations il valorise l’espace public,
• il est facilement perceptible,
• il peut s’implanter sur des profils de faible largeur,
• sa contrainte s’applique à tous les usagers, motard y compris,
• il peut être implanté sur des voies empruntées par les transports en commun et les poids lourds, ainsi que des voies où le trafic est >3000 véhicules en Moyenne Journalière Annuelle (MJA),
• il a une durée de vie plus longue que les coussins en général.
Ses inconvénients :
• il n’est pas très adapté s’il existe un fort trafic de bus et de PL,
• il a un coût de construction plus élevé que les coussins (10 à 30 K€ contre 3 à 10 K€ pour 2 coussins)
• sa construction nécessite de traiter le problème d’écoulement des eaux pluviales.
Critères d’implantation
L’utilisation est préconisée en agglomération, sur une rue à vitesse limitée à 50 km/h, avec limitation ponctuelle à 30 km/h à proximité de l’aménagement.
Les plateaux sont moins dangereux pour les conducteurs de 2 roues motorisés et vélos et utilisables quel que soit le trafic.
Ils peuvent supporter des passages piétons et des voies réservées. Dans ce cas, le marquage est conforme aux dispositions réglementaires et s’il y a présence d’un passage piétons, la bande d’éveil à la vigilance (BEV) est obligatoire.
Implantation non recommandée :
• sur les voies desservant un centre de secours, ou de soins,
• dans les 50 m après le panneau d’entrée d’agglomération, sauf si la vitesse est inférieure ou égale à 50 km/h en entrée d’agglomération,
• sur les 50 m en aval d’une section de voie limitée à 70 km/h,
• sur les zones ne permettant pas d’assurer une distance minimale de visibilité de 25 m de la 1ere rampe du plateau,
• sur ou dans un ouvrage d’art,
• des rampes de plateaux dans un virage de rayon de courbure inférieur à 50 m et à moins de 2 m de part et d’autre de celui-ci,
• la succession de plateaux sur des lignes régulières de bus.
Signalisation
Quel que soit le lieu d’implantation, l’ensemble des dispositifs de signalisation (horizontale et verticale) doit être implanté de telle sorte que l’usager ne soit pas dangereusement surpris.
Le marquage doit être conforme aux articles 118 et 118-9 de l’Instruction Interministérielle sur la Signalisation Routière (IISR).
• Signalisation horizontale
Le marquage est réalisé par des triangles blancs de 70 cm sur les rampes du plateau et ce, sur toute la largeur de la chaussée.
Ce marquage ne sera pas nécessaire en zone 30 si le plateau est fabriqué dans un matériau différent de celui de la chaussée et si celui-ci se démarque correctement au niveau de la visibilité de l’aménagement.
• Signalisation verticale sans passage piétons
Il convient aussi d’adapter la signalisation verticale en s’assurant que le ralentisseur ne surprenne pas l’usager.
• Signalisation avancée
Les panneaux A 2b et B 14 sont implantés à environ 40 à 50 mètres du premier ralentisseur.
▪ Signalisation de position
Il est vivement recommandé, en dehors des zones 30, d’implanter un panneau C 27.
• Signalisation verticale avec passage piétons
Il convient aussi d’adapter la signalisation verticale en s’assurant que le ralentisseur ne surprenne pas l’usager.
• Signalisation avancée
• Signalisation de position
Il est vivement recommandé, en dehors des zones 30, d’implanter un panneau C 20.
La présignalisation n’est pas obligatoire dans le cas d’un plateau en sortie de giratoire si l’espace est insuffisant.
En cas de plateaux successifs entre 2 carrefours, seul le 1er fait l’objet d’une signalisation avancée, complétée par le panonceau M2.
Caractéristiques
Le profil en long du plateau traversant comporte un plateau surélevé et deux parties en pente, les rampants. Il est de forme trapézoïdale.
Il est recommandé que le plateau réponde aux caractéristiques suivantes :
• la hauteur est celle des trottoirs sans dépasser 15 cm de haut,
• sa longueur est de 8 à 30 m,
• les pentes du profil en travers sont identiques que celles de la chaussée en amont et en aval,
• l’état de la chaussée en amont et en aval doit être uniforme,
• les rampes d’accès doivent être perpendiculaires à l’axe de la chaussée,
• la cassure des rampes doit être franche et non arrondie,
• l’angle d’attaque doit être inférieur à 5 mm,
• les pentes d’accès doivent être comprises entre 5 % et 10 %, sans dépasser 7 % en cas de passage de transport en commun
• le coefficient d’adhérence (SRT) doit être au moins égal à 0,45.
Une différence de hauteur avec le trottoir peut apparaître. Conformément à l’arrêté du 15 janvier 2007 portant application du décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics, il convient de procéder à l’abaissement du trottoir au droit du ralentisseur afin de permettre la continuité piétonne et la prise en compte des personnes à mobilité réduite (PMR).
Les plateaux sont fabriqués principalement avec des enrobés, on trouve également des variantes avec des modèles en béton, en pavés et en caoutchouc recyclé.
Références
• Arrêté du 24 novembre 1967 relatif à la signalisation des routes et autoroutes,
• Instruction Interministérielle sur la Signalisation Routière (IISR).
• Article R110-2 du code de la route
• https://www.virages.com/Blog/Reglementation-Ralentisseurs
• https://www.blog-direct-signaletique.com/ralentisseurs-normes-reglementation-respecter.
L. VERNIER