Fiche 31 : Passage piétons en 3D

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Descriptif

L’idée de se passer du marquage traditionnel au sol ou du dénivelé en ayant recours à un effet visuel nous vient d’Inde , où le système a été testé avec succès en 2016.

Le premier passage piétons en 3D en France a été installé en octobre 2017 à Cysoing dans le Nord.
Dans le Doubs il en existe un a Saône.

Le dispositif est depuis en test dans de nombreuses agglomérations françaises : Limoges, Grigny, Clermont-Ferrand, Lyon, Morlaix notamment.

Domaine d’utilisation

Le procédé utilisé pour créer des passages piétons 3D s’appuie sur ce que l’on appelle une “illusion anamorphique” qui permet de créer un effet de relief qui doit, en théorie, pousser les conducteurs à freiner comme s’ils étaient en présence d’un obstacle.

Tout prend forme à l’aide d’un jeu de couleurs au sol. Tout d’abord, le blanc représente le dessus du passage en dessous duquel on ajoute une couche de gris ainsi qu’une couche de gris foncé. Enfin, la partie noire génère un effet d’ombre, qui donne l’impression que le passage piéton lévite au-dessus du sol.

Pour le moment, les communes qui souhaitent tenter l’expérience doivent réaliser des démarches administratives importantes car les passages piétons 3D ne répondent pas, jusqu’à maintenant, aux normes fixées par l’instruction ministérielle relative à la signalisation routière.

En effet, avant d’être réalisées, ces expérimentations nécessitent qu’une procédure d’autorisation spécifique soit mise en place. Aussi, le porteur du projet doit prendre contact avec la Délégation à la Sécurité routière (DSR) pour présenter sa demande. La constitution d’un dossier est obligatoire afin d’obtenir la validation ou non de l’administration.

Son principal intérêt :

• Simuler la présence d’un obstacle sur la chaussée.

Ses qualités particulières :

• Responsabiliser les automobilistes en les faisant ralentir.

Ses inconvénients :

• Ce leurre ne fonctionne que sous un angle bien précis, c’est à dire lorsque le conducteur circule en face du passage piétons. Si le marquage au sol est vu de côté ou s’il est trop éloigné, l’effet 3D n’est pas perceptible,
• Ce procédé n’aura aucun effet sur les automobilistes ne prêtant pas assez attention à leur environnement de conduite, comme pour ceux utilisant leur smartphone en conduisant,
• La réalisation d’un passage piétons en 3D coûte environ 5 fois plus cher que celle d’un passage piétons standard,
• Durée de vie des marquages plus courte ( 6 mois au lieu de 2,5 ans pour un passage piétons traditionnel),
• Si un effet sur les vitesses pratiquées peut être mesuré à la mise en service, il reste très limité et s’estompe par un retour à la situation antérieure dans les 6 mois,
• Il existe de nombreuses situations (luminosité, pluie, nuit, type d’usagers) où l’effet 3D n’est pas perceptible. L’effet 3D n’est visible qu’à une distance bien précise du passage piétons, et donc très fugace pour le conducteur, notamment les conducteurs de poids lourds qui ne perçoivent pas l’effet,
• Tous ces résultats conduisent à ne pas recommander l’introduction dans la réglementation française de ce dispositif de passage pour piétons en 3 dimensions et de rester ainsi conforme à la convention internationale de Vienne sur la signalisation routière que nous partageons avec nos voisins en Europe.

Critères d’implantation

Le marquage au sol PP3D est implanté en lieu et place d’un passage pour piétons existant et défini par arrêté de l’autorité détentrice du pouvoir de police de la circulation. Il conserve ainsi toutes les règles d’un passage pour piétons, pour l’ensemble des usagers, selon l’annexe I de l’arrêté du 29 juin 2018 portant sur cette expérimentation.
Les critères d’implantation du passage piétons sont la visibilité du piéton lors de sa traversée, la vitesse d’approche des véhicules réduites et distance de traversée réduite et la qualité du marquage.

Implantation recommandée :

• En lieu et place d’un passage piétons existant,
• En dehors des feux de type R12,
• Sur une voie à 50 km/h maximum,
• Sur une section rectiligne et éloigné de + de 50 m d’une courbe ou d’une intersection.

Implantation non recommandée :

• Chaussées à double sens, qui ne sont pas pourvues d’un séparateur central.

Signalisation

Le risque de susciter chez les conducteurs une réaction inappropriée a néanmoins été anticipé avec l’implantation possible en amont du passage 3D de "panneaux AK14 (triangle danger avec un point d’exclamation dedans) complétés par des panonceaux « signalisation expérimentale » pour prévenir les véhicules et éviter un effet de surprise trop important.

• Signalisation verticale

La signalisation verticale n’est pas obligatoire.
Elle peut se faire par le panneau de danger A13b en amont du passage et/ou par un panneau de position C 20a.

Caractéristiques

Le marquage comprend des rectangles blanc conformes à l’article 118 de l’Instruction Interministérielle à la Sécurité Routière et des couleurs pour réaliser l’effet 3D (hors jaune, bleu, vert et rouge) conformes à la réglementation et aux normes relatives aux produites de marquage routier.

• pour une chaussée de 5 à 8 mètres : 5 bandes,
• pour une chaussée de 6 à 10 mètres : 6 bandes.

Cysoing (Nord)

Références

Instruction Interministérielle sur la Signalisation Routière (IISR),

Arrêté pp3d du 21 juillet 2008,

http://cotita.fr/IMG/pdf/20181120_Cotita_PP3D.pdf.

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